Séminaire de recherche HTL Labex EFL 2017-2020

“Typologie et comparabilité des catégories morphosyntaxiques : La question du relativisme et ses fondements empiriques”

Le séminaire de recherche 2017-2020 du laboratoire d’histoire des théories linguistiques est organisé en collaboration avec le LabEx EFL.

Dorénavant, les séances auront lieu le vendredi après-midi, de 14h30 à 16h30. Il est conseillé de vérifier la salle pour chaque séance.

MAJ du 16/03 : les séances du séminaire sont annulées jusqu’à nouvel ordre.

1. Présentation du séminaire
2. Dates et programmes des intervenants
   1. 2017-2018
   2. 2018-2019
   3. 2019-2020

Présentation

1.Au moins depuis le 19^ème siècle, voire auparavant, la réflexion typologique sur les langues semble avoir pour horizon deux positions extrêmes et inconciliables, incarnées à l’époque moderne par l’universalisme chomskyen et le différencialisme de Sapir ou Boas. Les obstacles auxquels se heurtent les tentatives d’édifier un métalangage commun, susceptible de rendre compte de la diversité des langues sont bien connus. – Non seulement les « catégories descriptives » (au sens d’Haspelmath) se sont révélées largement spécifiques à chaque langue, mais, y compris au sein d’une seule langue, elles sont elles-mêmes sont sous-déterminées par les données empiriques. Les morphologies observables ne sont en effet que tendanciellement isologues aux fonctions systémiques : indépendamment de toute distinction entre le plan noétique ou conceptuel et le plan langagier, cette hétéromorphie est inhérente aux systèmes linguistiques eux-mêmes. Elle apparaît naturellement entre certaines propriétés sémantiques très générales et leurs marques morphosyntaxiques. (On songera par exemple à la distinction entre interprétations générique et spécifique du SN, parfaitement identifiée par les locuteurs, quoiqu’elle soit dépourvue de marquage stabilisé dans la plupart des langues.) Elle apparaît aussi entre le système morphosyntaxique tel que le linguiste peut le reconstruire et l’observable empirique, puisqu’aucune catégorie grammaticale n’est réellement corrélable de manière biunivoque à des propriétés formelles. Ajoutons enfin à cela l’argument empiriste classique que, du point de vue cognitif, l’identité des outputs chez les locuteurs ne garantit en rien que leurs grammaires internes soient identiques. Autant de faits qui invitent au conventionnalisme.

2. La grammaire générale avait contourné cet obstacle en postulant l’universalité de l’esprit humain, ce qui impliquait que la diversité objective des langues pouvait être en définitive réduite à des structures cognitives ou logiques communes. (C’est le cas, exemplairement, chez Beauzée.) Cette position n’a pas disparu aujourd’hui. Récuser l’universalité des catégories de noms, adjectifs ou verbe n’interdit pas en effet d’attribuer une valeur universelle aux notions, et par conséquent aux lexis de « chose », « propriété » ou « action ». Toutefois, de tels universaux de substance ne peuvent résoudre par eux-mêmes le problème traditionnel, inhérent à toute sémantique notionnelle : s’il y a universalité des contenus et non des formes, l’interface ainsi obtenue fait disparaître la spécificité des idiomes au profit de simples paraphrases notionnelles. Cette difficulté a conduit des chercheurs à tenter de dégager des universaux plus formels ou d’ordre fonctionnel. On songera, parmi bien d’autres, aux notions de nexus, jonction et shifting chez Jespersen, ou encore à la thèse phénoménologique de l’énumérabilité stricte des formes syntaxiques possibles, défendue par Thom et Petitot. Dans un autre genre, plus inductif, émettre l’hypothèse de l’universalité du mécanisme de détermination permet d’étendre le modèle de la proposition relative (relative clause) à des langues qui en sont morphosyntaxiquement dépourvues. Enfin, certains joignent le point de vue notionnel à la prise en compte de fonctions universelles comme celles de référence, modification et prédication (cf. par exemple Croft).

3. Ce dernier exemple fournit au passage une bonne illustration du travail empirique des typologues et des linguistes de terrain, pour qui il est généralement commode, y compris du point terminologique, d’adapter intuitivement l’existant, c’est-à-dire, le plus souvent, les catégories de la grammaire européenne. En l’occurrence une équivalence constructionnelle est posée sur la base d’une équivalence sémantique, nonobstant la différence morphosyntaxique. Cette tension est ici inhérente puisque le recours à l’observable morphosyntaxique reste simultanément indispensable, tant pour catégoriser les phénomènes (niveau descriptif), que pour tracer des frontières aréales (niveau typologique).

Ce genre de situation suggère par ailleurs que ces pratiques ne portent que rarement sur une comparaison généralisée des systèmes linguistiques, mais reposent plutôt sur la mise en correspondance de faits spécifiques, si possible étayée de similitudes morphosyntaxiques. Dans le cas précédent, il s’agit de la détermination du SN, mais on songera par exemple au fait historique qu’a été le transfert des catégories aspectuelles du slave à la description du système verbal des langues sémitiques. Il s’agit donc de points, ou de zones, de traductibilité plutôt que d’universaux stricto sensu. La recherche d’universaux de substance dérivés de schèmes ritualisés d’action invite du reste aux mêmes observations. Ce sont en effet des situations prototypiques (voire des topoi, tel celui lié à « tuer », qui est récurrent au moins depuis Wundt), supposés réalisées dans toutes langues, qui servent alors d’interfaces autour desquelles sont ensuite agrégées d’autres structures syntaxiques.

4. Enfin l’observation historique des pratiques met simultanément en évidence l’ambiguïté de ces métalangages-interfaces. Alors qu’ils sont le cas échéant présentés comme une sorte de socle primitif, sauf à les limiter à une sémantique notionnelle pauvre, leur genèse a souvent été différente. C’est en effet par décantations successives des observables morphologiques immédiats que sont dégagées des notions aujourd’hui aussi usuelles que celles d’indice personnel ou de détermination, ou encore la distinction entre détermination et prédication. Ces faits historiques laissent donc ouverte la question du statut, réaliste ou méthodologique, des métalangages ainsi obtenus.

Le séminaire Labex EFL-HTL se propose d’aborder comment se sont historiquement constitués les concepts métalinguistiques qui ont permis la typologie et la comparaison des langues, et le débat sur la nature des universaux. Sauf à souscrire aux positions (ou, plus vraisemblablement, aux postures) extrêmes rappelées en préambule, la nécessité pour le linguiste de disposer d’un métalangage suffisamment puissant pour rendre intertraductibles des systèmes hétérogènes est une évidence. Et ceci vaut tout autant pour le traducteur, le terminologue, ou l’historien des sciences.

S’agissant des langues, la question récurrente depuis la grammaire générale a plutôt porté sur la nature de ces métalangages. S’il ne s’agit pas simples modèles conventionnels, faut-il, et dans quelle mesure, admettre l’existence d’universaux de substance, c’est-à-dire de propriétés formelles réellement partagées par toutes les langues ? Pour y répondre, la dichotomie classique entre l’universalité des idées et les réalisations plus ou moins aléatoires qu’en produiraient les « grammaires particulières » apparaît désormais clairement insuffisante. Il s’agit moins aujourd’hui de débattre sur la grammaire universelle que de délimiter la stratification des diverses catégories descriptives utilisées dans la pratique, et, comme on l’a rappelé plus haut (§ 1 et 2), cette stratification n’est de toute façon pas réductible à une binarité. Ces questions techniques étaient et restent en revanche présentes à l’arrière-plan de tout transfert de modèles grammaticaux. À ce titre, le séminaire Typologie et comparabilité des catégories morphosyntaxiques intéresse l’ensemble de la communauté des linguistes.

Dates et programmes des intervenants

2017-2018

• Lundi 6 novembre 2017 (salle 477F, Halle aux farines) : Sylvain Auroux (HTL)

“Connaître et maitriser la diversité des langues”

 Les grandes découvertes du 15^ème siècle et la politique des nations européennes vis-à-vis du développement culturel hors de la langue latine mettent les européens devant une diversité de langues qu’ils tentent de décrire au moyen de l’extension de plusieurs grammaires latines canoniques. Cela donne des outils linguistiques différents pour chaque langue qui utilisent, de plus, des métalangages différents. Comment maîtriser cet univers qui ne cesse de croître ? Au début du 17^ème siècle démarre un mouvement européen qui vise à instaurer quelque chose de commun permettant d’introduire à la diversité des langues. Il s’agit de  grammaires universelles ou générales. On s’efforcera de montrer quelques éléments de ce mouvement. Il s’agira d’inscrire sa place dans l’histoire de la linguistique.

• Lundi 13 novembre (salle des thèses, 580F, Halle aux farines) : Diana Luz Pessoa de Barros

“L’ Arte da Língua de Angola : les relations avec la tradition grammaticale en langue portugaise et son rôle linguistique et historique au Brésil”

Dans le cadre d’une recherche sur les discours des grammaires de la langue portugaise, selon la proposition théorique et la méthodologie de la sémiotique discursive française, trois principaux groupes de procédures ont été proposés : la modalisation des sujets ; les projections discursives de personne et de temps ; et, enfin, les dialogues avec d’autres discours sociaux.

Au cours de cette recherche, nous avons pu montrer, entre autres résultats, certains rôles historiques, sociaux et politiques de nos premières grammaires, celle de Fernão de Oliveira (1536) et celle de João de Barros (1540) : l’un des effets de sens les plus significatifs de la grammaire de Fernão de Oliveira est la résistance aux modèles grammaticaux de l’époque, alors que la grammaire de João de Barros produit l’effet inverse avec l’appartenance au discours grammatical alors dominant ; le discours de la grammaire de Fernão de Oliveira se présente aussi comme un discours d’incorporation du discours nationaliste-colonialiste, qui est à la base de la constitution des nations et des empires ; le discours de la grammaire de João de Barros dialogue non seulement avec ce discours nationaliste et « ufaniste », mais aussi avec le discours politique de la monarchie et le discours éthique-religieux de l’époque. Sur la base de nos analyses, nous avons pu avancer les raisons pour lesquelles la grammaire de Barros a fait école, contrairement à celle de Fernão de Oliveira.

Lors d’une présentation des résultats de la recherche, le professeur Emilio Bonvini nous a suggéré d’examiner, dans le cadre des principes que nous avions exposés pour la grammaire de Fernão de Oliveira, l’Arte da Língua de Angola, la grammaire du kimbundu, écrite par le jésuite Pedro Dias dans l’État de Bahia et publiée au Portugal en 1697. Tel est donc l’objectif du travail que nous développons actuellement et que nous présentons ici succinctement.

Sur la base de la proposition théorique et méthodologique pour l’examen des discours des grammaires, nous comparons le discours de la grammaire de Fernão de Oliveira, qui avait notamment comme objectif pédagogique d’enseigner le portugais aux colonisés et de contribuer ainsi à la formation de l’empire, avec le discours de la grammaire de Pedro Dias, qui prétendait enseigner le kimbundu aux missionnaires afin qu’ils puissent catéchiser les Noirs au Brésil. Nous examinons comparativement les discours de la norme dans les deux grammaires, ainsi que le traitement accordé à la question de la variation linguistique ; les conceptions de « l’auteur », qui résultent des variations de personnes du discours ; et, enfin, les rôles historiques, sociaux et politiques de ces grammaires.

• Lundi 20 novembre 2017 (salle 579F, Halle aux farines) : François Jacquesson

“Les catégories, les langues et l’expression de l’indéfinition calculée.”

Il est clair que si nous demandons au locuteur d’une langue : « Comment fonctionne l’adverbe chez vous ? », nous risquons de compromettre la suite de l’enquête, non seulement parce qu’il est pédant d’utiliser des mots savants à contre-temps, mais aussi parce que l’emploi de cette catégorie risque d’être contre-productif dans la langue en question.

Inversement, il n’est pas moins clair que l’ambition de « partir de la langue », comme si un examen candide allait livrer de lui-même les linéaments du fonctionnement de la langue, risque de prolonger l’enquête au-delà du temps d’une vie humaine, ou de produire une description si particulière qu’elle sera inutilisable ; en particulier quand il s’agit de comparer avec d’autres langues.

Cette contradiction est résolue tous les jours dans la pratique, tant dans la pratique des enseignants de langues vivantes que dans celle des linguistes qui analysent des langues. Parmi les façons de le montrer, je voudrais attirer l’attention sur l’expression de l’indéfinition dans une formule comme « je te donnerai tout ce que tu voudras » qui est facile à traduire d’une langue l’autre mais qui, selon les langues ou même selon les locuteurs, mobilise des moyens très divers : le mode ou le temps, des pronoms spécialisés ou non, des particules marquant l’éventualité etc. Ceci afin de montrer que si nous choisissons de lire les langues par le biais des catégories, nous manquerons l’occasion de repérer les expressions décisives qui ne dépendent que peu de procédés morphologiques obligatoires.

Pourquoi s’agit-il « d’expressions décisives » ? Parce que ce type d’expression de l’indéfinition est au cœur de la formulation des lois, juridiques et scientifiques, où l’on décrit un phénomène général dès qu’on en a précisé les conditions particulières. Ainsi de la loi d’Archimède, par exemple, qui nous dit que « tout corps plongé dans l’eau etc ». Il y a « loi » précisément parce que c’est vrai dans tous les cas. Quoique notre exemple précédent avec « tout ce que tu voudras » soit littéraire, le même phénomène « d’indéfinition calculée » est en jeu dans une loi scientifique : il est intéressant de sonder comment ces phrases sont construites dans la diversité des langues, et d’apprécier la pertinence des catégories dans leur analyse.

• Lundi 15 janvier 2018 (salle 311, ODG) : Otto Zwartjes (HTL)

“The missionary lexicography project: Bilingual and multilingual dictionaries of non-Western languages translating to Spanish (16^th-18^th cent.)”

Spanish missionary lexicography describing and documenting non-Western is a huge field and many sources are understudied until today. Missionaries compiled bilingual and multilingual dictionaries, some of them mono-directional translating from Spanish (Castilian) into the indigenous language(s), others translate to Spanish, starting with headwords in the indigenous languages, and others are bi-directional. Most bi-directional dictionaries have unequal sections, some of them have a much larger section which translate from Spanish, whereas in other cases the opposite occurs.

As Hamann[1] argues, dictionaries of the Spanish tradition describing non-Western languages world-wide “provide fascinating glimpses of lost cultural worlds. In the indigenous New World, such dictionaries are often our earliest – and our richest – records of Native American languages”, but on the other hand, “the formal simplicity and linguistic transparency of translating dictionaries are deeply deceptive. In many cases, their entries have nothing to do with Native American cultures – they are simply categories borrowed from a Castilian – Latin dictionary originally compiled to help early modern readers understand the pagan Mediterranean” (Hamann ibid).

Both assertions claims are correct, but Hamann’s study is mainly based on dictionaries which translate from Spanish into the indigenous language(s). The focus of this lecture is, the huge corpus of dictionaries with headwords in the indigenous languages, translating to Spanish. It will be demonstrated that these section are in most cases not just an inversed version of the section which translates from Spanish. Different from Hamann’s findings, these texts are far from “deceptive”. The entries in most cases are in fact thorough studies of non-Western cultures. In a selected corpus some examples will be given related to the following topics: (1) the content (the analysis and the selection of the entries in an “intercultural” context, (2) the lemmatization strategies. How did these pre-modern lexicographers compile their dictionaries describing polysynthetic and agglutinative languages. In particular, it is interesting for the history of lexicography to see how some missionaries solved complicated linguistic phenomena, such as compound forms and affixation. Examples are taken from the Philippines (Mandarin, Tagalog), Meso-America (Náhuatl, Zapotec, Matlazinca) and South America (Mapudungun, Quechua, Guarani).

Primary sources:

Basalenque, Diego. 1642. Vocabulario de la lengua Matlaltzinga: buelto en la castellana. In: Arte de la lengua matlaltzinga mui copioso y assi mismo una suma y arte abrebiado compuesto todo por el padre maestro fray Diego Basalenque, de la orden de nuestro padre S. Augustin, de la prouincia de Michoacan. anno 1640, 123-231. (MS)

Basalenque, Diego. 1642. Vocabulario de la lengua castellana vuelto en la Matlaltzinga. (MS)

Córdova, Juan de. 1578. Vocabulario en lengva çapoteca. Mexico: Pedro [O]Charte & Antonio Ricardo.

Bertonio [Romano], Ludovico. 1612. Vocabvlario de la lengva aymara. Primera parte, donde por abecedario se ponen en primer lugar los Vocablos de la lengua Española para buscar los que les corresponden en la lengua Aymara. Segunda parte del Vocabulario en la cual por orden del ABC se ponen en primer lugar los vocablos de la lengua aymara para hallar los que corresponden en la Española. Iuli, en la Prouincia de Chucuito: Francisco del Canto.

Febrès, Andrés. 1764. Arte de la lengua general del Reyno de Chile, con un dialogo chileno-hispano muy curioso: a que se añade la Doctrina Christiana, esto es, Rezo, Catecismo, Coplas, Confesionario, y Pláticas; lo mas en lengua Chilena y Castellana: y por fin un vocabulario hispano-chileno, y un Calepino Chileno-Hispano mas copioso. Lima: En la calle de la Encarnación.

Gilberti, Maturino. 1559. Vocabulario en lengua Mechuacan. Vocabulario en la lengua castellana y mechuacana. Mexico: Iuan Pablos Bressano.

Molina, Alonso de. 1571. Vocabvlario en lengva castellana y mexicana. México: Antonio de Spinola.

Ruiz de Montoya, Antonio. 1639. Tesoro de la lengva gvaraní. Madrid: Juan Sánchez.

Ruiz de Montoya, Antonio. 1640. Arte y Bocabulario de la lengua guaraní. Madrid: Juan Sánchez.

San Buenaventura, Pedro. 1613. Vocabulario de la lengua tagala. El romance castellano puesto primero primera, y segunda parte. Pila: Tomás Pinpin y Domingo Loag Tagalos.

Varo, Francisco. 2006 [between 1677-1687]. Vocabulario de la lengua Mandarina con el estilo y vocablos con que se habla sin elegancia. Ed. W. South Coblin: Francisco Varo’s Glossary of the Mandarin Language. Vol. I: An English and Chinese Annotation of the Vocabulario de la Lengua Mandarina. Nettetal: Sankt Augustin.

Valdivia, Luis de. 1606. Arte y gramatica general de la lengva qve corre en todo el Reyno de Chile, con vn Vocabulario, y Confessionario, Compuestos por el Padre Luys de Valdiuia de la Compañia de Iesus en la Prouincia del Piru. Lima: Francisco del Canto.

Secondary sources:

Hamann, Byron Elsworth. 2015. The Translations of Nebrija. Language, culture, and circulation in the early modern world. Amherst & Boston: University of Massachusetts Press.

[1] Hamann (2015: 85).

• Lundi 29 janvier 2018 (salle 311, ODG) : Aimée Lahaussois (HTL)
  

“Le mouvement associé, une catégorie émergente”

• Lundi 5 mars 2018 (salle 311, ODG): Jean-Patrick Guillaume (HTL)
  

“La phrase nominale entre grammaires arabes et grammaires arabisantes”

Sous la dénomination « phrase nominale » (jumla ismiyya), la tradition grammaticale arabe range un ensemble assez complexe de faits, parmi lesquels figure, entre autres, celle qui « comporte un prédicat nominal sans verbe ni copule » (Benveniste 1950). Toutefois, pour les grammairiens arabes, l’absence de verbe n’est nullement une condition nécessaire : Zaydun qāma (« Zayd, il s’est levé ») est analysé par eux comme une « phrase nominale », par opposition à qāma Zaydun (« Zayd s’est levé »), qu’ils considèrent comme une « phrase verbale » (jumla fiˁliyya).

Dans un premier temps je m’attacherai à dégager la logique de cette démarche, qui, au prix d’un haut niveau d’abstraction, permet de rendre compte des données empiriques de façon remarquablement cohérente ; elle laisse néanmoins plusieurs questions en suspens.

Dans un second temps, je m’intéresserai à la manière dont un certain nombre de grammaires arabisantes ont traité les mêmes faits, depuis celle d’Erpenius (1613) jusqu’à celle de Badawi, Carter et Gully (Londres/New York 2004), en passant notamment par celles de Sylvestre de Saci (Paris, 1831), de Reckendorf (1921) et de Blachère et Gaudefroy-Demombynes (Paris 1937). Je tenterai de montrer en particulier, comment la notion de « phrase nominale » (au sens de phrase sans verbe) introduite par Meillet (1906), et surtout l’assimilation de cette dernière à la « phrase nominale » des grammairiens arabes, a été génératrice de confusions et de faux débats : tout se passe comme si l’on considérait la phrase nominale comme une essence transcendante, que les grammairiens arabes auraient vaguement subodorée, mais qu’ils auraient été incapables de reconnaître pour ce qu’elle était, laissant cette tâche à la « linguistique moderne », alors qu’il n’y a en réalité qu’un effet de synonymie entre deux notions, qui ont chacune son efficacité dans son domaine propre.

• Lundi 19 mars 2018 (salle 311, ODG) : Didier Samain (HTL)

“L’obstacle morpho-sémantique et l’énumérabilité des catégories. L’exemple de l’extension de la notion d’aspect aux XIXe et XXe siècle”.

• Lundi 30 avril 2018 (salle 311, ODG) : Marli Quadros Leite (USP)

“Quelques aspects de la terminologie dans le Compendium de la grammaire philosophique portugaise
d’Antonio da Costa Duarte”

Notre exposé vise non seulement à présenter la grammaire d’Antonio da Costa Duarte, le Compendio da grammatica portugueza (1829), mais aussi à discuter les choix conceptuels et terminologiques de l’auteur brésilien. Son ouvrage a fait l’objet de six éditions. La dernière, parue en 1877, constitue notre matériel d’analyse. Notre regard s’est d’abord focalisé sur plusieurs questions soulevées par le grammairien, telle l’interprétation du fonctionnement du pronom anaphorique, qui est aussi nommé article, puis sur des aspects relatifs à la théorie du verbe substantif et au paradigme verbal, à l’instar de la dénomination de certains langages du paradigme verbal organisé par Duarte.

• Lundi 14 mai 2018 (salle 311, ODG) : Nicolas Quint (CNRS, LLACAN) et Siddig Ali Karmal Koko

“Les “idéophones” ou adverbes intensifs en koalib : présentation et intérêt théorique”

En koalib, langue kordofanienne traditionnellement parlée au Nord-Est des monts Nouba, près de 10% du vocabulaire est constitué par des “idéophones”, éléments adverbiaux susceptibles d’intensifier de nombreuses notions verbales ou adjectivales (ex: kwè-pèetò ‘il est blanc’ > kwè-pèetò ppɛ́ppɛ̀r ‘il est tout blanc’ ; kwùŋnɐ̀ ‘il est noir’ > kwùŋnɐ̀ ţìţţìt ‘il est tout noir’). Cette catégorie grammaticale, apparemment ouverte en koalib, est présente dans de nombreuses langues Niger-Congo mais n’a pas de réel équivalent dans les langues ouest-européennes. Sa prise en compte (nécessaire pour l’étude d’une langue comme le koalib) pose donc de nombreux problèmes techniques et terminologiques lorsqu’on en aborde l’étude à partir de langues décrivantes telles que l’anglais ou le français. Dans cette communication, je présenterai d’abord le fonctionnement des idéophones en koalib contemporain puis discuterai de l’intérêt théorique qu’une telle catégorie présente pour la grammatographie et l’étude de la grammaire du langage humain.

2018-2019

• Lundi 5 novembre 2018 : Alexandre François (LaTTiCe-CNRS)

The economy of word classes in Hiw (Vanuatu): Low categoriality, high functionality

The gradient notion of lexical flexibility is often understood as measuring the ability, for individual lexemes, to fill a number of different syntactic functions in the sentence. In this talk, I propose that the issue is better tackled not as a single dimension, but as the articulation of two separate mappings: (1) categoriality assigns lexical items to word classes; (2) functionality associates these word classes with the syntactic functions they can access. A language may endow its lexemes with more or less multicategoriality, and its word classes with more or less multifunctionality: these are two distinct facets of lexical flexibility, which should be assessed separately.
Focusing on Hiw, an Oceanic language of northern Vanuatu, I show that lexical flexibility is there mostly due to the high functionality of its word classes, each of which can regularly access a broad array of syntactic functions. Conversely, Hiw ranks relatively low on the scale of categoriality: most of its lexemes are assigned just one word class. This is how a language can be grammatically flexible (high functionality), yet lexically rigid (low categoriality). I will suggest possible ways to quantify these two dimensions, in the hope of future cross-linguistic comparisons.

L’économie des classes de mots en hiw (Vanuatu): Faible categorialité, forte fonctionnalité

La notion gradiente de flexibilité lexicale est souvent comprise comme la latitude qu’ont les lexèmes individuels à remplir différentes fonctions syntaxiques dans l’énoncé. Cet exposé propose d’aborder cette question non pas comme une correspondance simple, mais comme l’articulation de deux fonctions distinctes: (1) la (multi)catégorialité assigne chaque lexème à une ou plusieurs classe(s) de mots, ou partie(s) du discours; (2) la (multi)fonctionnalité assigne chaque classe de mots à une ou plusieurs fonction(s) syntaxique(s). Une langue peut doter ses lexèmes d’une plus ou moins forte (multi)catégorialité, et ses classes de mots d’une plus ou moins forte (multi)fonctionnalité: il s’agit là de deux aspects distincts de la flexibilité lexicale, qu’il convient d’évaluer séparément.
Cet exposé examinera le cas du hiw, une langue océanienne du Vanuatu. Je montrerai que la flexibilité lexicale dans cette langue y est due avant tout à la forte fonctionnalité grammaticale de ses classes de mots, lesquelles ont chacune un grand nombre de fonctions syntaxiques à leur répertoire. À l’inverse, le hiw présente un degré assez bas de catégorialité: la plupart de ses lexèmes n’appartiennent qu’à une seule classe lexicale. C’est ainsi qu’une langue peut être à la fois grammaticalement flexible (forte fonctionnalité), et lexicalement rigide (faible catégorialité). Je proposerai des moyens possibles de quantifier ces deux dimensions, afin d’envisager des comparaisons inter-langues.

• Lundi 19 novembre 2018 : Paul Verdu (CNRS/MNHN/University Paris Diderot/Sorbonne Paris Cité)

Parallel studies of genetic and linguistic diversities: reconstructing the biological and cultural histories of human populations

Reconstructing human evolutionary history in its entire complexity can largely benefit from comparative analyses of genetic and linguistic variation. Genes and languages are both transmitted from one generation to the next according to processes of descent with modification: genes are transmitted only vertically from parents to offspring according to Mendel’s laws, while languages are transmitted through much more complex processes. These processes include, among others, vertical transmission from parents to offspring, horizontal transmission among peers, and oblique transmission from adults to children who are not their own offspring including via various possible media. Parallel analyses of genetic and linguistic data can enable inferences about the evolution of language, culture, and the history of human migrations, beyond those that can be obtained when considering either source of data alone.

In a seminal work, Cavalli-Sforza et al. (1988; 1992) compared trees based on genetic or linguistic distances. These authors found, as Darwin foresaw (The Origin of Species, 1871), a striking concordance between such trees in several instances. Since then, numerous studies statistically described and compared patterns of genetic and linguistic variation among human populations, and considerably helped to better understand the convergent or divergent biological and cultural evolutions at the root of human diversity. Nevertheless, these studies exhibited two major asymmetries in the nature of the genetic and the linguistic data considered.

First, while population genetics studies commonly use migration, admixture, and gene-flow events to infer historical processes that have led to the currently observed genetic diversity, existing computational linguistic inference methods mostly consider linguistic evolution scenarios without linguistic borrowings and replacements. This is mainly due to the inherent complexity of linguistic models incorporating horizontal or oblique transmissions, which makes them mathematically unsolvable using exact likelihood approaches. However, such non-vertical transmission mechanisms are well known and often occur in the history of languages. Thus, incorporating such events is unquestionably crucial to further our understanding of linguistic changes over time.

Second, whereas studies of genetic data regularly incorporate variability among individuals within a population, computational linguistics analyses compare entire languages or dialects, focusing on language differences among groups of individuals rather than considering variability among individual speakers of the same mutually understandable language. However, speakers of a given language evidently vary in their individual speech patterns; variation that thus occurs on an analogous scale compared to genetics’ inter-individual variation within a population.

In this presentation, we will present two separate studies trying to overcome these issues. First, we will present a new flexible linguistic data simulator incorporating possible events of borrowing among language varieties. Furthermore, we coupled this new simulator with existing genetic data simulators allowing us to investigate population histories for which both genetic and linguistic data are available. Using these simulation tools with Approximate Bayesian Computations procedures, we then reconstruct, in parallel, the histories of genetic and linguistic divergences and borrowings among Central Asian Turkic and Indo-Iranian speaking populations.

Second, we will present a novel parallel analysis of genetic and linguistic diversities within the Cape Verdean Kriolu speaking population. We used word frequency counting in semi-spontaneous speech (N-grams) collected among speakers of the same language (Cape Verdean Kriolu), for whom genome-wide genetic data were also generated. Using joint statistical descriptions of these genetic and linguistic data, we show that processes of genetic and linguistic admixture in Cape Verde likely followed parallel historical trajectories. This work prompts future research aiming at developing mechanistic models of linguistic transmission within a single language, which would enable us to test historical hypotheses and perform historical inferences.

• Lundi 17 décembre 2018 : Martine Vanhove (LLACAN)
  

La notion de schème en linguistique du bedja

Le bedja, seule langue de la branche nord du couchitique (Afroasiatique), à l’instar des langues sémitiques, présente une structure lexicale et grammaticale qui repose en grande partie sur un croisement entre racines, majoritairement bi- et tri-consonantiques, et schèmes. Cette caractéristique a été reconnue dès les débuts des études par les savants occidentaux (Almqvist et Reinisch au 19e siècle, Roper, Hudson, Cohen, Voigt, Morin au 20e siècle), mais, curieusement, les schèmes nominaux et adjectivaux de base sont passés inaperçus jusqu’à la fin du 20e siècle. Cette présentation examinera les descriptions des cinq auteurs de grammaires du bedja (Almqvist 1881, Reinisch 1893-1894, Roper 1928, Hudson 1964 et Vanhove 2016) et cherchera à comprendre les raisons des limites que la plupart des auteurs ont de facto imposé à la notion de schème. Enfin, elle s’interrogera sur l’interaction et la tension entre traditions grammaticales sémitiques et occidentales, linguistique de terrain et typologie, dans ce domaine particulier.

•  Lundi 21 janvier 2019 (salle 306, ODG) : Isabelle Bril (LACITO)

Racines sous-spécifiées, hiérarchie dérivationnelle, flexibilité fonctionnelle en amis (langue austronésienne de Taiwan)

En amis (langue formosane), les racines lexicales sont précatégorielles ; seuls les mots dérivés (racine + affixes) ont une catégorie. La catégorisation s’exprime donc par le biais de la morpho-syntaxe. Une fois dérivés, les mots sont strictement catégorisés comme noms, verbes, modifieurs, etc. Toutefois, il y a une certaine flexibilité fonctionnelle des noms (± dérivés), qui peuvent être prédicatifs sans dérivation dans certaines constructions, tandis que les verbes doivent être nominalisés pour avoir une fonction argumentale. Cette flexibilité fonctionnelle est donc asymétrique. La morphologie dérivationnelle est foisonnante ; la présentation se restreindra à la dérivation primaire qui spécifie les catégories, et à la dérivation secondaire qui les transforme. Sera également montrée la labilité des affixes sur les racines dénotant des entités et des actions ; les fonctions et le sémantisme de ces bases dérivées résulte de la combinaison des propriétés des affixes et des bases, projetés dans la syntaxe.

• Lundi 18 février 2019 (salle 306, ODG) : Margherita Farina (HTL)

Mise en perspective de la tradition grammaticale syriaque

La tradition grammaticale syriaque sera présentée par rapport aux thématiques suivantes: 1. la grammaire syriaque dans la perspective de la grammaire grecque étendue ; 2. la rencontre avec la linguistique arabe : la naissance de la syntaxe ; 3. quelle syntaxe ? La grammaire syriaque dans le contexte linguistique araméen ; 4. définition et description du syriaque à la Renaissance : grammaire latine étendue ou concurrence de modèles ?

• Lundi 25 mars 2019 (salle 1003, Bâtiment Sophie Germain) : Yvonne Treis (CNRS-LLACAN)

Participles and verb forms called “participles” in (the grammars of) Ethiopian languages

My paper discusses the use of the term “participle” in grammars of selected Cushitic, Omotic and Ethio-Semitic languages. It is shown that some grammaticographers use the term “participle” for semi-finite or infinite subordinate verb forms in adverbial function (e.g. Owens 1985, Hayward 1980)  – a verb form that other authors prefer to label “gerund” or, especially in the most recent grammars, “converbs”. Actually only very few languages in Ethiopia have true participles in the sense of verb-adjective hybrids that can be used as modifiers in the noun phrase. In my paper I first try to explain why the term “participle” came to be used for a purely adverbial verb form and when and why grammaticographers started shifting to the term “converb”. In the second part of my paper I discuss the example of Kambaata (Cushitic), a language that clearly distinguishes between subordinate verbs in adverbial function (“converbs”) and case-/gender-agreeing verb forms that are primarily used as modifiers in the NP (“participles”).

• Azeb Amha & Gerrit J. Dimmendaal 2006. Converbs in an African perspective. In: Ameka, Felix K., Alan Dench & Nicholas Evans (eds), Catching Languages: Issues in Grammar Writing, pp. 393-440. Berlin: Mouton de Gruyer.
• Ebert, Karen H., Johanna Matthissen, Rafael Suter (eds) 2008. From Siberia to Ethiopia. Converbs in a Cross-Linguistic Perspective, pp. 185-220.Zürich: Universität Zürich.
• Haspelmath, Martin 1996. Word-class changing inflection and morphological theory. In: Geert Booij and Jaap van Marle (eds.), Yearbook of Morphology 1995, 43–66. Dordrecht: Kluwer.
• Hayward, Richard J. 1980. Participles in ‘Afar: Evidence for the restructuring of verb suffixes. Bulletin of the School of Oriental and African Studies 4, 1: 123-131.
• Owens, Jonathan 1985. A Grammar of Harar Oromo (Northeastern Ethiopia). Hamburg: Buske.
• Shagal, Ksenia 2017. Towards a Typology of Participles. PhD thesis, University of Helsinki.
• Treis, Yvonne 2012. Categorial hybrids in Kambaata. Journal of African Languages and Linguistics 33, 2: 215-254.

• Lundi 8 avril 2019 (salle 209, ODG) : J.J. Gomez Asencio (Université de Salamanque)

La Gramática sobre la lengua castellana de Antonio de Nebrija (1492)

• Lundi 15 avril 2019 (salle 357, ODG) : J.J. Gomez Asencio (Université de Salamanque)

Términos (y conceptos) gramaticales en los principios de la gramaticografía castellana y portuguesa

• Lundi 29 avril 2019 (salle 357, ODG) : J.J. Gomez Asencio (Université de Salamanque)

Creación, gramatización y desgramatización de combinados verbales (adverbiales, prepositivos, conjuntivos) en español

• Lundi 20 mai 2019 (salle 357, ODG) : Aimée Lahaussois (HTL)

A pilot study in empirical grammaticography: grammars of languages of Nepal

This presentation will report on a project (carried out with B. Kelly, Uni. Melbourne) aiming to address issues of comparability of descriptive grammars across typologically different languages. Focusing on descriptions of 18 languages of Tibeto-Burman languages of Nepal, we set up a series of interconnected databases to allow us to examine similarities in the organization of grammatical descriptions and possible influences these can be traced to.
I will present the methodology for setting up the relational database, the taxonomy of organizational schemes that emerges from it, and discuss the relevance of our study within the context of a renewed interest in grammaticography among descriptive linguists and typologists.

Une étude pilote en grammaticographie empirique : grammaires de langues du Népal

Cette présentation décrira un projet (mené en collaboration avec B. Kelly, Univ. Melbourne) dont l’objectif est d’examiner la commensurabilité de grammaires descriptives de langues diverses sur le plan typologique.  A partir d’un corpus de descriptions de 18 langues Tibéto-birmanes du Népal, nous avec élaboré une série de bases de données interconnectées pour nous permettre de comparer l’organisation des descriptions grammaticales et les influences possibles sur ces schèmes structuraux.  Je présenterai notre méthodologie dans l’établissement des bases de données, la taxinomie de schèmes organisationnels des grammaires du corpus ainsi que la pertinence de notre projet pour les réflexions menées actuellement sur la grammaticographie en linguistique descriptive et en typologie.

2019-2020

• 25 octobre 2019 (salle 136, ODG) : Émilie Aussant (HTL)

« Quoi qu’il en soit des systèmes, nous devons conserver et nous conserverons la manière indoue […] » – Les classifications de mots dans les grammaires françaises du sanskrit.

• 15 novembre 2019 (salle 136, ODG) : Jacqueline Léon (HTL)

Émergence et stabilisation de la notion de modèle dans la linguistique américaine

• 29 novembre 2019 (salle 136, ODG) : Katharina Haude (CNRS – SeDyL UMR8202)

“Descriptive challenges in Movima (isolate, Bolivia)”

Movima, a linguistic isolate of lowland Bolivia, was first described in the 1960s by the SIL linguists Judy&Judy, and then in a more comprehensive grammar by Haude (2006). On the surface, the morphosyntax of Movima looks simple: it lacks the highly complex person-marking morphology known from other Amerindian languages;  clauses are clearly delimited and structured. However, closer analysis shows that this impression is wrong. Movima poses a number of challenges for the descriptivist, which are difficult to capture adequately with the existing grammatical concepts. The talk discusses three central problems and shows how a typologically informed approach can help to understand even an apparently “exotic” grammatical system.

1. Grammatical relations

The two arguments of the Movima transitive clause are only distinguished by constituent order. Judy (1965) describes the agent argument of the default transitive clause as the “subject”, in line with the Latin model. However, this characterization neglects syntactic criteria, which were discussed in typology only later (Keenan 1976). In fact, the patient rather than the agent argument shares the formal and behavioural characteristics of the subject of the intransitive clause. This discrepancy between semantics and syntax, poses problems for characterizing grammatical relations (see Dixon 1994). An analysis of the patient argument as the “privileged syntactic argument” (Van Valin & LaPolla 1997), or even as the “subject” (as accepted nowadays for Tagalog; see Himmelmann 2005) is more appropriate. Characterizing the agent argument remains a problem: the term “object” is defined semantically even in modern typology (e.g. Van Valin & LaPolla 1997), so either this term must be violated, or a more neutral term like “non-subject core argument” must be used. Alternative, but similarly controversial terms are “internal vs. external argument” (Williams 1981) or “proximate vs. obviate argument” (Haude 2009).

2. The inverse system

Besides the ergative clause pattern, there is a parallel, accusative pattern in which the verb is marked differently, signalling that the agent and patient roles are reversed. The alternation, largely based on the animacy hierarchy, is reminiscent of Algonquian inverse systems (Hockett 1966). For lack of adequate terminology at her time, Judy (1965) labelled this construction “passive”. Recent insights from studies on Western Austronesian show that a description in terms of “symmetrical voice” (Himmelmann 2005) might be even more adequate for Movima than the “inverse” analysis.

3. Bipartite clause structure and lexical flexibility

In Movima, nouns and verbs are only weakly distinguished morphologically. Syntactically, lexical categories are not tied to a particular function: both are basically predicates (basic clauses have no copula), but can also occur in an argument phrase. The non-subject argument, furthermore, is expressed like a possessor. This pattern, also found in Mayan and Western Austronesian, has been described as the “Aristotelian type of predication” (Sasse 1991): all clauses can be regarded as basically intransitive, with the predicate (nominal or verbal) characterizing the subject. This analysis helps resolve the problems above: all clauses have only one argument, whose semantic role is identified by the argument structure of the predicate, while the nominal or verbal nature of the predicate is syntactically irrelevant.  

References

• Dixon, R.M.W. 1994. Ergativity. Cambdridge: Cambridge University Press.
• Haude, Katharina. 2006. A Grammar of Movima. Nijmegen: Radboud University dissertation. xvii+597pp. (http://webdoc.ubn.ru.nl/mono/h/haude_k/gramofmo.pdf)
• Haude, Katharina. 2009. Hierarchical alignment in Movima. International Journal of American Linguistics 75(4): 513­-532.
• Himmelmann, Nikolaus. 2005. The Austronesian languages of Asia and Madagascar: Typological characteristics. In Alexander Adelaar & Nikolaus P. Himmelmann (eds.), The Austronesian languages of Asia and Madagascar, 110–181. London: Routledge.
• Hockett, Charles F., 1966. What Algonquian is really like. International Journal of Linguistics 32(1): 59-73.
• Judy, Judith E. 1965. Independent verbs in Movima. Anthropological Linguistics 7 (7): 10- 15.
• Keenan, Edward L., 1976. Towards a universal definition of “Subject”. In: Li, Charles (Ed.), Subject and Topic. New York: Academic Press, pp. 303-333.
• Sasse, Hans-Jürgen 1991. Predication and Sentence Constitution in Universal Perspective, in: Zaefferer, Dietmar (ed.): Semantic Universals and Universal Semantics. Berlin et al.: Floris. pp. 75–95.
• Van Valin, Robert D, & Randy J. La Polla, 1997. Syntax. Structure, meaning, and function. Cambridge: Cambridge University Press.
• Williams, Edwin. 1981. Argument structure and morphology. Linguistic Review 1: 81-114.

• ATTENTION : séance reportée en raison des grèves. 13 décembre 2019 (salle 136, ODG) : Didier Samain (Sorbonne Université et HTL)

• 17 janvier 2020 (salle 311, ODG) 14h-17h : Didier Samain

Hypothèses sur les contraintes formelles de la transmission. L’exemple de Gustave Guillaume.

L’extension à d’autres langues de métalangages servant à la description d’une langue donnée s’opère en principe selon deux procédés. Le premier est celui des grammaires dites étendues, par extrapolation simple des catégories « descriptives ». Le second procède par décantation et décompactage de ces catégories, et conduit à leur transformation en catégories fonctionnelles. (L’« article » y devient par exemple un « déterminant ».) Abstraction faite de notions triviales (e.g. « référence »), le transfert est en revanche problématique dans le cas de notions génériques qui ne résultent pas d’un décompactage. Ces notions apparaissent alors isolées, autant dans leur genèse que dans leur devenir ultérieur. L’historien des sciences formé à l’approche plutôt sérielle des notions sera alors tenté d’y voir des singularités.

L’œuvre du linguiste français Gustave Guillaume (1883-1960) illustre un tel effet de singularité. Réputées idiosyncrasiques, la plupart des thèses de Guillaume faisaient pourtant écho à des discussions philosophiques d’époque, tel le statut du présent étendu, abordé aussi bien dans la tradition empiriste que par la phénoménologie, ou encore les paradoxes liés à l’interprétation mathématique du continu. L’influence de la grammaire générale y est tout aussi visible. – On mentionnera celle de Beauzée s’agissant de l’article. – Quant aux archaïsmes évidents comme l’interprétation évolutionniste de la typologie, ils trouvaient dans l’autorité de Meillet de quoi les légitimer. Quelques notions guillaumiennes par contre, et notamment les deux notions centrales de tenseur binaire et de chronogenèse passent pour n’avoir ni correspondant, ni place assignable dans l’espace conceptuel et terminologique de leur époque. 

Une tentation récurrente a été d’intégrer Guillaume aux cognitivismes. On montrera en quoi son approche s’écartait des théories contemporaines ou ultérieures qu’on pourrait ainsi qualifier, et aussi en quoi les généralisations chez Guillaume diffèrent des généralisations par décantation fonctionnelle. Alors même que certaines thèses d’ensemble, comme la sui-réflexivité attribuée au langage, paraissaient aisément exploitables, la difficulté de construire une interface satisfaisante entre les notions guillaumiennes et leur alentour suggère que la transmissibilité des catégories métalinguistiques n’est effective que dans un intervalle d’abstraction assez étroit, dont la borne supérieure est délimitée par les catégories fonctionnelles.

• 7 février 2020 (salle 136, ODG) : Mark Van de Velde (LLACAN)

Les caractéristiques extraordinaires des expressions nominales en bantu expliquées par le mécanisme « amar »

Les expressions nominales – terme utilisé pour désigner un nom et ses modifiants qui vont ensemble d’un point de vue sémantique, mais qui ne constituent pas forcément un syntagme intégral – ont des caractéristiques typologiques extraordinaires dans les langues bantu. Les ordres de mots qu’on y trouve parmi les modifiants postposés au nom sont très divers et souvent uniques au monde. Ils vont à l’encontre de toutes les généralisations typologiques proposées dans la littérature, comme l’ordre universel sous-jacent et les restrictions sur le mouvement de Cinque (2005) ou le principe d’iconicité de Rijkhoff (2002). En outre, dans beaucoup de langues qui ont un morphème appelé augment en linguistique bantu, cet augment peut apparaître aussi bien sur le nom tête que sur certains modifiants, ce qui est surprenant si on suppose que les augments sont issus de démonstratifs (Greenberg 1978). De plus, l’existence d’accords sémantiques au sein des expressions nominales est inattendue (Corbett 1979), et il en est de même pour les frontières prosodiques après ou avant certains types de modifiants (Rolle & Hyman 2019). Afin de justifier les violations de son principe d’iconicité observées dans les langues bantoïdes, Rijkhoff (2002 : 274–275) fait appel à la notion de constituant nominal non-intégral, où les modifiants seraient en apposition avec le nom tête. Or, ainsi que l’observe également Dryer  (2018: 827), il ne propose pas grand-chose en termes de preuve pour la présence de structures appositionnelles dans les constructions où l’ordre des modifiants enfreint son principe d’iconicité. J’affirme qu’il existe dans les langues bantu un mécanisme de changement syntaxique dans lequel les modifiants du nom ont tendance à être nominalisés et mis en apposition avec le syntagme nominal dont ils sont extraits, pour ensuite y être réintégrés : le mécanisme AMAR (Adnominal Modifier Apposition & Reintegration). La réintégration étant graduelle, ce mécanisme mène à des expressions nominales dont l’intégrité syntaxique n’est pas toujours claire. Le séminaire commencera par une introduction succincte aux langues bantu et à l’impact qu’a eu leur étude sur la théorie linguistique. Ensuite, je présenterai l’hypothèse du mécanisme AMAR et nous ferons le tour des phénomènes grammaticaux surprenants qui peuvent être expliqués à l’aide de cette hypothèse.

Références

Cinque, Guglielmo. 2005. Deriving Greenberg’s Universal 20 and its exceptions. Linguistic Inquiry 36(3). 315–332.

Corbett, Greville G. 1979. The agreement hierarchy. Journal of Linguistics 15. 203–224.

Dryer, Matthew S. 2018. On the order of demonstrative, numeral, adjective, and noun. Language 94(4). 798–833. doi:10.1353/lan.2018.0054.

Greenberg, Joseph Harold. 1978. How does a language acquire gender markers. In Joseph Harold Greenberg, Charles Albert Ferguson & Edith A. Moravcsik (eds.), Universals of Human Language, vol. 3 Word Structure, 47–82. Stanford: Stanford University Press.

Rijkhoff, Jan. 2002. The Noun Phrase. Oxford: Oxford University Press.

Rolle, Nicholas & Larry M. Hyman. 2019. Phrase-level Prosodic Smothering in Makonde. Supplemental Proceedings of the 2018 Annual Meeting on Phonology. Washington, DC: Linguistic Society of America.

• 21 février 2020 (salle 136, ODG) : Dan Savatovsky (HTL)

Dan Savatovsky : Sur la terminologie grammaticale de Damourette et Pichon

On indiquera d’abord le contexte dans lequel, au cours des années 1920 et 1930, les linguistes ont tenté d’unifier, de standardiser la terminologie de leur discipline. La question est notamment à l’ordre du jour des Congrès internationaux des linguistes (1928, 1931, 1933, 1936). Puis on s’attachera à une terminologie grammaticale très singulière, celle de Damourette et Pichon, qui paraît échapper à ces tentatives. Néologismes de forme, néologismes de sens, emprunts divers au langage ordinaire ou à d’autres langages spécialisés : de par ses sources et ses caractéristiques formelles ou sémantiques, la terminologie en vigueur dans l’Essai de grammaire de la langue française peut sembler disparate. Elle constituerait cependant, à en croire ses concepteurs, un système répondant à un idéal de régularisation. On examinera quelques aspects de cette visée systématique à la lumière des neuf articles, publiés dans Le français moderne (1935-40), que Pichon a consacrés à l’enrichissement lexical. On examinera aussi le statut du métalangage, celui de l’autonymie et le recours au principe de parcimonie dans la création terminologique tels qu’ils se dégagent de la lecture de l’Essai.

Références

Arrivé, Michel, 2010, « Du métalangage chez Damourette et Pichon ? », in M. Arrivé, V. Muni Toke & C. Normand (dir.), De la grammaire à l’inconscient, dans les traces de Damourette et Pichon, Limoges, Lambert-Lucas : 223-232.

Bottineau, Didier, 2006, « Terminologie, terminographie et métalangue guillaumienne  :  problèmes  actuels »,  Syntaxe  et  sémantique 7 : 39-55.

Brugmann, Karl, 1909, « Ein Wörterbuch der sprachwissenschaftlichen Terminologie », Germanisch-Romanische Monatschrift 1 : 209- 222.

Chevalier, Jean-Claude, 2001, « La terminologie linguistique dans les premiers congrès internationaux des linguistes », in B. Colombat & M. Savelli (éds), Métalangage et terminologie linguistique, Louvain / Paris, Peeters, vol. 1 : 513-526.

Congrès international de(s) linguistes. Actes du 1er Congrès… tenu à La Haye, du 10 au 15 avril 1928, Leiden, Sijthoff, sd. Actes du 2e Congrès… tenu à Genève… du 25 au 29 août 1931, Maisonneuve, 1933. Atti del III Congresso internazionale dei linguisti (Roma, 19-26 sett. 1933), Firenze, Le Monnier, 1935. Actes du 4e Congrès… tenu à Copenhague, du 27 août au 1er septembre 1936, Copenhague, Munksgaard, 1938. 5e Congrès… ([prévu à] Bruxelles du 28 août au 2 septembre 1939), Rapports exposant les questions inscrites au programme ; Réponses aux questionnaires ; Résumés des communications, Göteborg, Elanders, 1939.

Damourette, Jacques & Pichon, Édouard, 1971 [1911-1940], Des mots à la pensée. Essai de grammaire de la langue française, Paris, Éditions d’Artrey.

Gougenheim, Georges, 1938, Compte rendu de « l’Essai de grammaire de la langue française. (Tome 5) » de J. Damourette et E. Pichon, Le français moderne, 1938-2 : 177-180.

Guillaume, Gustave, 1973 [1951], « La représentation française du temps (II) », in Langage et science du langage, 3e éd., Paris/Québec, Nizet/Presses de l’Université Laval.

Marouzeau, Jules, 1933, Lexique de la terminologie linguistique, Paris, Geuthner.

Meillet, Antoine, 1928, « Sur la terminologie de la morphologie générale », Revue des études hongroises, 1928 : 9-15.

Meillet, Antoine, 1931, Compte rendu de « l’Essai de grammaire de la langue française. (Tome 5) », Bulletin de la Société de Linguistique de Paris 32 : 124-125.

Moignet, Gérard, 1957-3. « Pitié pour l’indicatif ou nomenclature grammaticale et linguistique structurale », Le français moderne : 161-169.

Noreen, Adolf, 1923, Beiträge zur Methode und Terminologie der Grammatik, Halle, Niemeyer, 1923.

Pichon, Édouard, 1932, Compte rendu de « Temps et verbe de G. Guillaume », Journal de psychologie normale et pathologique : 483-486.

Pichon, Edouard, 1935-1940, « L’enrichissement lexical dans le français d’aujourd’hui », Le français moderne, 1935-3 : 209-222 ; 1935-4 : 325-344 (« Les procédés d’enrichissement autres que la dérivation ») ; 1938-4 : 299-304 (« Dérivation fabricative et dérivation spontanée ») ; 1939-1 : 7-14 (« La vitalité de la suffixation ») ; 1939-2 : 133-149 (« L’attache des suffixes : attache additive ») ; 1939-3, pp. 229-242 (« Alternances phonétiques dans la suffixation ») ; 1939-4 : 317-328 (« Les radicaux savants et les radicaux apocopés dans la suffixation  vivante ») ;  1940-1 :  26-35 (« Attache  d’un  suffixe  à un  complexe ») ;  1940-2 : 121-130 (« Utilisation linguistique des suffixes »).

Pohl, Jacques, 1982-83, « Que reste-t-il dans la pratique actuelle de la terminologie de Damourette et Pichon ? », Travaux de linguistique (Université de Gand), 9-10 : 21-34.

Portine, Henri (éd.), 1996, « Actualité de Damourette et Pichon », Langages 124.

Rey-Debove, Josette, 2001, « Spécificité de la terminologie linguistique », in B. Colombat & M. Savelli (éds), Métalangage et terminologie linguistique, Louvain / Paris, Peeters, vol. 1 : 3-9.

Rohrbach, Ruedi, 1990 (1991), « Glossaire des termes spéciaux de Damourette et Pichon », Cahiers Ferdinand de Saussure : 141-193.

Savatovsky, Dan, 2010, « Grammaire nationale et barbarie », in M. Arrivé, V. Muni-Toké & C. Normand (dir.), De la grammaire à l’inconscient. Dans les traces de Damourette et Pichon, Limoges, Lambert-Lucas : 157-166.

Savatovsky, Dan, 2010, « À propos de la terminologie linguistique de Guillaume », L’Information grammaticale 126 : 27-31.

Yvon, Henri, 1950, Compte rendu de l’ « Essai de grammaire de la langue française (Tome 7) », Le français moderne, 1950-4 : 301-307.

• 13 mars 2020 (salle 136, ODG) : Henri Portine

Damourette et Pichon : De la pensée-langage à la grammaire

Jacques Damourette (1873-1943) et Édouard Pichon (1890-1940) sont surtout connus pour leur monumental Essai de grammaire de la langue française (EGLF) dont l’avant-titre est Des mots à la pensée (4784 pages de texte, 6 livres répartis sur 7 tomes, 88 chapitres, 3164 sections) rédigé en 30 ans. Après avoir situé Damourette et Pichon (période, la « pensée-langage », attitude folkloriste et primat de la langue maternelle, position sur le signe linguistique, position sur la morphologie), nous traiterons plus explicitement trois thèmes :

• l’architecture du langage,
• du nynégocentrisme à la deixis et la question de la temporalité,
• les rapports entre Damourette et Pichon, d’une part, et Saussure, Guillaume, Benveniste et Culioli d’autre part.

La question de l’architecture du langage permet d’aborder trois plans : celui de la différence entre (dé–)locutoire et (allo–/dé–)locutif (nous verrons la dissymétrie entre les deux du fait du statut incertain de l’allocutoire) ; celui de la tripartition nom / verbe / strument ; celui de la distinction entre sémièmes et taxièmes.

La notion de nynégocentrisme (centration sur le < moi – ici – maintenant > inspirée des travaux du psychopathologue Eugène Minkowski, cf. §§ 1604, 1703) permet d’instaurer une véritable théorie des repérages concurrente de celle de Bühler (das Zeigfeld der Sprache, deictic field dans la traduction anglaise, champ déictique dans la traduction française). La notion de nynégocentrisme fonde les principaux paramètres de l’analyse des temps verbaux.

En mettant finalement en regard Damourette et Pichon avec Saussure, Guillaume, Benveniste et Culioli, nous pourrons tenter de les situer dans le panorama de la linguistique française du 20^ème siècle.

Bibliographie de base selon les dates de parution

« Tradition grammaticale et linguistique : L’Essai de grammaire de la langue française de Jacques Damourette et Édouard Pichon », 1982-1983, Travaux de linguistique (de l’Université de Gand), 9-10.

Huot, Hélène, 1991, « Jacques Damourette (1873-1943) et Édouard Pichon (1890-1940) Des mots à la pensée. Essai de grammaire de la langue française », dans : Hélène Huot dir, La grammaire française entre comparatisme et structuralisme, 1870-1960, Paris, A. Colin. 155-200.

Portine, Henri ed, 1996, « Actualité de Jacques Damourette et Édouard Pichon », Langages, 124.

Arrivé, Michel et Valelia Muni Toke, Claudine Normand dirs, 2010, De la grammaire à l’inconscient, dans les traces de Damourette et Pichon, Limoges, Lambert-Lucas.

• 27 mars 2020 (salle 136, ODG) : Marcel Courthiade : Quand l’idéologie dévoie la description linguistique: le traitement du système nominal dans les grammaires de rromani

• 24 avril 2020 : Nicolas Mazziotta : Présentation de l’ouvrage ” Chapters of Dependency Grammar”

https://benjamins.com/catalog/slcs.212

• 15 mai 2020 (salle 136, ODG)
• 29 mai 2020 (salle 136, ODG) : Jean-Michel Fortis
• 12 juin 2020 (salle 136, ODG) : Valentina Bisconti

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